Interview : « Il faut apprendre à marcher avant de courir. »

Départ à la retraite

Monsieur Bernhard Lüscher a pris sa retraite le 31 mai dernier, après 35 années passées à l’Ecole de la construction de Tolochenaz. S’il a enseigné la construction métallique principalement aux apprenants de la formation initiale, il a également transmis son savoir lors des cours de perfectionnement pour les brevets et les maîtrises en construction métallique, ainsi qu’aux apprentis storistes, vitriers, électriciens de réseau et à des professeurs de travaux manuels, « parce que le métal fait le lien entre les métiers » dit-il. Membre de l’association Metaltec Suisse, il sera délégué romand à la formation initiale, continue et supérieure et s’engagera comme expert dans le cadre du brevet fédéral et de la maîtrise fédérale en construction métallique, et lors des SwissSkills. Originaire du canton d’Argovie et parfaitement bilingue, il assumera par ailleurs de nombreuses traductions et relectures pour les examens liés à la formation initiale et supérieure.

Une fidélité rare

Il se souvient de cette offre d’emploi publiée par l’Ecole de la construction : « Cherche instructeur en possession d’une maîtrise fédérale de serrurier-constructeur ». Nous sommes en 1987, l’établissement ouvre ses portes cette année-là. Il a alors 27 ans. « Je travaillais pour l’entreprise Karlen SA et j’avais passé ma maîtrise quelques années plus tôt. J’ai postulé un peu par hasard ». A l’époque, tout est à faire au sein du département de la construction métallique. Bernhard Lüscher s’attèle alors à l’organisation des ateliers et à la mise sur pieds des cours. Un sacré challenge ! « Jamais je n’aurai imaginé y rester aussi longtemps, c’est fou quand on y pense. Mais les échanges avec les jeunes m’ont énormément nourri. »

Bernhard Lüscher connaîtra trois directeurs et transmettra son expérience à environ un millier d’apprentis de la formation initiale, socle indispensable selon lui. « Il faut apprendre à marcher avant de courir » souligne-t-il en souriant. Et s’il s’agit d’appréhender les gestes et la technique, le pratique est là pour éveiller tous les sens. « Le métier passe aussi par l’oreille : on entend si une coupe s’effectue correctement ou si au contraire la lame de scie est émoussée. Pareil pour la forge que j’affectionne particulièrement : en façonnant le fer au marteau, on développe une sensibilité qui nous permet de comprendre la réaction du métal. »

Du son du métal à l’odeur des fleurs

La suite, il l’envisage entres autres dans sa maison familiale, auprès de son papa âgé de 90 ans. « Je souhaite l’accompagner au mieux. Et puis nous avons un potager et un jardin avec de très belles fleurs dont j’aime m’occuper. » Après trente-cinq ans à façonner le métal, Bernhard Lüscher a ainsi troqué son marteau contre un sécateur. Nous le remercions sincèrement pour ses enseignements et son dévouement, qui resteront gravés dans les esprits de celles et ceux qu’il a côtoyé. Nous lui souhaitons une retraite heureuse et épanouissante.

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