Inquiet de l’érosion du nombre d’apprentis CFC maçon∙ne depuis 10 ans, le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et de génie civil, lance un projet pilote pour attirer de nouveaux talents et séduire la génération Z : technologie, flexibilité et 10 semaines de vacances.
Ces dix dernières années les maçons vaudois ont vu chuter de 40% le nombre de nouveaux contrats d’apprentissage. De plus, près de la moitié des apprentis ne terminent pas leur première année de formation. Dans ce contexte, le nombre de CFC délivrés aux nouveaux employés qualifiés est très nettement insuffisant pour assurer la relève professionnelle. C’est pourquoi, le groupe vaudois de entreprises de maçonnerie et génie civil souhaite intéresser non seulement les jeunes qui sortent habituellement de l’école obligatoire ou d’une structure de transition, mais également ceux dont le profil scolaire permet d’effectuer une maturité professionnelle et, à terme, un projet de formation supérieure. Sans toucher à l’ordonnance de formation professionnelle initiale de maçon et à l’organisation des cours interentreprises, le projet pilote a pour objectifs de contrer l’érosion constatée et attirer de nouveaux talents au métier de maçon, réduire le saut entre école et monde professionnel et enfin séduire davantage la génération Z (par le biais de technologie, de flexibilité et d’indépendance) :
- Mesure 1 – augmentation du nombre de vacances: On passe de 5 à 10 semaines de vacances en première année de formation, puis cela devient dégressif au fil de la formation. Il s’agit de favoriser la transition entre l’école obligatoire et l’apprentissage en se rapprochant de modèles scolaires tel que le gymnase perçus comme très attractifs par les jeunes. Par ailleurs, ce temps libre supplémentaire est aussi important pour les apprentis qui effectuent une maturité professionnelle pendant leur apprentissage ou qui se préparent à effectuer celle-ci à plein temps après l’obtention de leur CFC.
- Mesure 2 – utilisation de l’intelligence artificielle en complément des cours professionnels. Le recours à cette technologie permet un renforcement individualisé dans l’acquisition des branches techniques théoriques. Accessible depuis un smartphone sous forme de questions ludiques et didactiques, cette acquisition des compétences est imposée à l’apprenti pendant une partie de ses vacances supplémentaires, mais il peut s’organiser librement. En fonction des interactions avec l’utilisateur (de 5 à 15 minutes par jour), les réseaux de neurones de l’IA sont capables de construire un modèle de l’esprit de chaque apprenti, notamment ses niveaux de connaissance, ses besoins, et ses capacités cognitives. Un suivi individuel agissant en véritable mentorat.
- Mesure 3 – cours de pratique supplémentaires en complément de la matière acquise pour le CFC. Ce contenu des cours, qui va au-delà de l’ordonnance fédérale, répond aux attentes des entreprises (travail en hauteur, permis de nacelle, pose de canalisations, etc.).
Ce printemps, les chefs d’entreprise et artisans de ce projet ont été à la rencontre des entreprises formatrices de tout le canton pour leur présenter ce changement de paradigme. L’accueil a été dans l’ensemble positif, car le principe de réalité s’est imposé aux entrepreneurs : une nouvelle formule est nécessaire pour assurer la relève, transmettre la passion du métier et être en mesure de relever les défis qui attendent les entrepreneurs (rénovation énergétique des bâtiments et réalisation des 5000 logements par an attendus pour répondre au dynamisme de notre canton et sa démographie).